François Guizot, ce ministre protestant qu’aime tant à citer Katia, écrivait à sa fille que la tragédie était utile car elle permettait d’élever l’âme.
François Guizot, comme Katia, a de nombreux défauts. Mais comme elle aussi, il a de grandes qualités, dont certaines se reflètent dans ce propos, de la vérité duquel, longtemps, j’ai douté mais que j’ai de plus en plus tendance, peut-être avec l’âge, à faire mien.
Regardant, écoutant, lisant ce qui se passe autour de moi, je suis chaque jour davantage frappé par la perte de substance et la chute en la caricature de ceux d’entre nous qui, regardant assidûment les débats télévisés ou se plongeant dans les polémiques des réseaux sociaux, se nourrissent de ces échanges agressifs. Leur façon de prendre la parole, leur ton, les sujets même qu’ils jugent utile d’aborder se ressentent de cette plongée dans les bas-fonds, de cette recherche continue de ce qui fera mouche et choquera, de cet abandon au facile.
Les êtres vivants, a dit je-ne-sais plus quel philosophe, physicien, ou biologiste, sont ces êtres qui savent transformer ce qu’ils mangent, boivent et respirent en leur propre substance : séquoia, lapin, femme, homme ou pâquerette. Mais il y a une lourde tendance des nourritures mentales et spirituelles les plus dégradées à devenir dégradantes pour celles et ceux qui les ingèrent et en font leur festin. Toutes leurs pensées et tous leurs actes finissent par être gangrenés par cette vilénie et cette bassesse qui deviennent leur substance et le centre de leur intérêt.
Allons nous promener sur les chemins et lisons de la poésie !
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