S’il y a bien une chose de sûre avec les décisions du président étasunien en matière de droits de douane, c’est qu’elles auront pour premier effet de faire diminuer le commerce mondial et les échanges, de réduire le rythme de croissance de la production industrielle et donc de la pollution, de laisser un peu de répit aux orang-outans, aux baleines, aux femmes et aux hommes.
Étiquette : AI
Quand on demande aux IA génératives de représenter le réel, il est singulier de leur reprocher ensuite de livrer une version réaliste du réel.
La grande force (et la grande faiblesse) des IA génératives est en effet de partager avec nous (nous : êtres humains plutôt blancs et masculins vivant au XXIeme siècle dans les pays riches du nord et de l’Occident) une immense épaisseur de connaissances, de références culturelles, de préjugés, de biais, de fantasmes, d’idées toutes faites, de lieux communs : tout un ensemble idéologique (cela soit dit sans aucun jugement) que nous avons en commun avec elles, et qui leur permet de comprendre en très peu de mots ce que nous voulons qu’elles représentent.
Que Copilot ne sache pas faire de schéma, je le conçois ; ce qui stupéfie, c’est qu’il en fasse quand même ; et ce qui est prodigieusement intéressant, c’est que son approche des schémas étant purement graphique, le souci sémantique est en totalement absent. L’objectif de l’IA n’est pas ici de produire un schéma qui ait du sens, c’est de produire un schéma qui ressemble à un schéma ; et c’est pourquoi les mots, les cases, les flux sont totalement interchangeables : ils ne représentent rien. Ou pour dire les choses autrement, les deux hémisphères du réseau neuronal qui coopèrent chez les humains sont ici déconnectés l’un de l’autre ; et de cette déconnexion naissent des monstres.
L’IA n’a pas d’accès à la réalité et ne dispose donc d’aucun moyen de vérifier par elle-même la véracité de ses prédictions ou créations, qui ne sont, vues d’elle, que des productions probabilistes, des vraisemblances, le niveau de vraisemblance étant fonction du degré de corrélation existant entre les données. Et l’IA ne connaît que cela : non pas la vérité mais la vraisemblance.
C’est comme si l’intelligence artificielle était douée, voire très douée, en matière de créativité locale, d’instruction approfondie d’une consigne ou d’un jeu de consignes donné, mais très démunie dès lors qu’il s’agit d’élargir le champ, de voir plus loin et plus divers, d’ajouter des dimensions et de l’épaisseur, du lien, de l’inédit.