Il nous faut de la magie. Non pour nous rassurer, pour jeter un baume apaisant sur nos craintes et nos blessures ; mais au contraire pour nous troubler, pour semer le doute en nos esprits sûrs d’eux, de leur supériorité et de leur maîtrise des choses.
Étiquette : homme
Ce n’est pas pour leurs défauts qu’on aime les gens qu’on aime ; mais peut-être est-ce cependant grâce à eux, ou à cause d’eux. Car si ce ne sont pas leurs défauts qu’on aime, ce sont peut-être eux qui les rendent aimables.
Le péché originel, qui n’est pas un péché, mais une façon de dire la condition humaine, est le nom donné au malaise que provoque en nous la conscience de cette apparente contradiction : pour agir bien, il faut porter le mal en soi.
Je me demande, s’il n’y a pas, dans notre force, dans notre capacité à dépasser le désespoir, un peu de cette propension à aimer les choses contre nature, qui est notre propension à nous raconter des histoires, à substituer au monde extérieur un monde imaginaire.
Il y a en chaque homme, aussi commun et dénué de qualités particulières qu’il soit, une galaxie de connaissances, de compétences, de qualités. L’homme le plus obscur est un puits rempli d’étoiles qui brillent dans les actions les plus banales et les plus quotidiennes.
Mais sans mots pour décrire la profondeur des gouffres,
La fraîcheur de l’eau ou l’éclat des étoiles,
Sans mots pour raconter la douceur de la brise,
Le parfum du jasmin et la splendeur des choses,
Sans mots pour conjuguer le verbe aimer,
Quelque chose, à jamais, manquera : un gâchis.
Et que, étant grains de poussière infiniment fragiles et périssables, nous soyons capables de tant de choses extraordinaires (en parallèle, hélas !, de tant de choses hideuses) accroît plus que ça ne diminue mon émerveillement étonné.
Nous n’avons pas un corps ; nous sommes ce corps. Nous sommes ce corps aussi, comme nous sommes cet esprit, et peut-être cette âme.