Les êtres vivants ne deviennent pas ce qu’ils mangent ; ils l’assimilent, et l’utilisent pour rester eux eux-mêmes, pour se perpétuer dans l’être. C’est une chose extraordinaire, un des très nombreux et très merveilleux miracles de la vie, dont on ne peut que s’enthousiasmer pour peu qu’on y porte attention.
Étiquette : Porquerolles
C’est toute l’année qu’elle est là, mais le reste du temps on la remarque moins parce qu’elle est, alors, une contrainte parmi beaucoup d’autres, et sans doute pas la plus lourde, même si, venant s’ajouter, en fin de journée, à la longue liste de celles qui la précèdent, elle est souvent la goutte qui fait déborder le vase.
Je reste ébahi par la profondeur, la diversité, l’étendue de nos goûts, que nous partageons probablement avec beaucoup d’autres animaux, qui nous font aimer et rechercher à la fois des choses très simples, très sobres, très pures ; et d’autres très sophistiquées, très complexes, pleines d’arabesques, de double-fonds et parfois de perversités.
J’aimerais être Moravia pour écrire, ou Godart pour filmer L’ennui, qui serait le contrepoint du Mépris, l’histoire d’un couple où nul n’aurait rien à reprocher à l’autre, mais qui se déferait pourtant sous la lente et irrésistible morsure de l’ennui.
À ces mots, j’ai abandonné le peu de moi qui essayait encore de comprendre le sens de ces phrases sans queue ni tête pour embrasser leur poésie et plonger dans la fraîcheur joyeuse de la Grande bleue, jouissant du goût du sel et de la caresse légère des bulles d’air.
Que ce soit dans une petite île comme Porquerolles ou dans les hauts alpages, on a vite fait de réaliser que le processus de sélection naturelle (plus naturelle encore dans les alpages que dans l’île du bon Monsieur Fournier) n’est nullement synonyme de croissance débridée d’une espèce dominante qui écraserait les autres de ses avantages comparatifs ; c’est au contraire le codéveloppement d’espèces multiples mettant en œuvre, avec une inventivité prodigieuse, des stratégies fondamentalement différentes, voire opposées.
C’est ce que nous devons apprendre : ne pas nous définir, comme c’est le plus facile, le plus tentant, le plus immédiat, le plus naturel peut-être, par le rejet des autres (ou de l’Autre) ; ne pas fuir sous prétexte qu’on nous suit.
Je ne puis m’empêcher,Quand je sors de l’eau,Béni soit le Docteur No !Je ne puis m’empêcher,Quand je sors de l’eau,De me prendre pour Ursula. Lissant…