Prendre des résolutions – hormis quelques cas bien particuliers – c’est le plus souvent fuir la réalité de la vie, se construire une bulle qui nous isole des brises et des courants, de la surprise et de l’aventure, de l’éveil et de l’attention.
Catégorie : Choses de la vie
l’homme manquerait à son devoir, à ces talents dont parle Mathieu, s’il ne se lançait pas dans l’aventure consistant à explorer l’univers, à se mettre sur la pointe des pieds pour chercher ce qui est au-delà. En ne menant pas cette quête, qui est inscrite au plus profond de ses gènes, il serait indigne de lui-même.
Je me demande s’il n’y a pas là, ancré au plus profond de notre être, une harmonie profonde avec le rythme des saisons : simplicité et repos de l’hiver ; exubérance et richesse du printemps et de l’été : zen et baroque.
Pauvre Jésus qu’on transforme en Père Fouettard et dont on ne sait plus voir que les larmes et le sang, lui qui est venu pour libérer.
Il y a de l’amour dans le dialogue, dans le renoncement à la porte claquée, dans ce temps pris avec gentillesse au rejet du rejet, dans le respect tendre de la pudeur, dans la mise de la pensée au rythme du dévoilement.
Les demandes que nous adressons, explicitement ou implicitement, à celui ou celle que nous aimons, les attentes que nous avons envers lui, les exigences que nous avons à son égard, s’adressent souvent à un autre et en fait d’abord à nous-mêmes.
Ni le cerf poursuivi par une meute de chiens, ni le taureau mené de force dans l’arène n’ont commis de crime. Ils ont été traqués par plaisir sanguinaire alors qu’ils ne demandaient qu’à vivre leur simple vie. Ils ne sont ni des criminels ni des condamnés mais des victimes. Il n’ont pas à être graciés, eux qui seraient au contraire les seuls à pouvoir pardonner.
L’autre est autre : il n’est pas ce qu’on attendait, il n’est pas ce qu’on espérait, et pourtant on l’aime. Et l’amour est l’acceptation de cela. Non seulement de l’altérité de l’autre mais du fait qu’il ne colle pas à nos schémas et que pourtant nous l’aimons. Que nous l’aimons par son altérité, dans son altérité, et en partie au moins pour son altérité.
Ce n’est ni à l’économie ni au droit, ni à tout ce que nous avons inventé pour encadrer nos actions collectives de dire ce que nous devons faire individuellement. C’est à nous-même de le faire.