Improvisations Posts

8 octobre 2018 / / Choses de la vie

On ne demande, on ne demande vraiment qu’à ceux qu’on aime – quelle que soit la sorte d’amour qu’on leur porte : estime, amitié, amour ou amour ; aux autres, on ne demande que des choses insignifiantes : “passe moi le sel”, “donne moi le pain”.

Dès lors que la demande est signifiante, elle ne s’adresse qu’à ceux qu’on aime. Et elle porte en elle autre chose, qui lui est irréductiblement liée même si elle n’apparaît pas toujours : un don. Au cœur de chaque demande faite à ceux qu’on aime, il y  a don : don de confiance, don de temps, don de soi.

6 octobre 2018 / / Le monde tel qu'il est

Je demeure étonné devant notre capacité à cloisonner notre esprit et à vivre et à agir dans ce monde si hétéroclite, si rempli de contradictions. Étonné et ravi. Car il ne sert à rien de pleurer au prétexte des malheurs du monde. Il faut rire. Rire et aimer et faire ce que nous pouvons sans céder au découragement et à l’immensité de la tâche.

4 octobre 2018 / / Choses de la vie

“La force, c’est ce qui fait de quiconque lui est soumis une chose. Quand elle s’exerce jusqu’au bout, elle fait de l’homme une chose au sens le plus littéral car elle en fait un cadavre. Il y avait quelqu’un, et, un instant plus tard, il n’y a personne.”

27 septembre 2018 / / Choses de la vie

A l’idée d’être en dette, d’être redevable, d’être débiteur, certains d’entre nous sentent une immense angoisse dont la force et la prégnance sont telles qu’elles pervertissent chacun de leurs gestes, chacun de leurs comportements, chacune de leurs pensées, y compris dans les moments les plus intimes : ne rien devoir ; surtout ne rien devoir et à cela tout sacrifier.

23 septembre 2018 / / Le monde tel qu'il est

Sans amour pour le renouveler sans cesse, le régénérer sans cesse, lutter à chaque instant contre le laisser-aller, la paresse, la vieillesse, et la facilité ; sans amour pour remettre de la verticalité dans ce qui aurait sinon tendance à décroître et à s’effacer ;  sans amour pour relier, tout en respectant l’altérité, ces îles que chacun d’entre nous formons, pour faire le premier pas en brisant le silence, pour éclairer le monde de notre sourire et de notre attention ; sans ces gestes sans cesse répétés d’amour  et cette main toujours à nouveau tendue, le monde mourrait.

16 septembre 2018 / / Façons d'être

Si grand est le poids, dans notre imaginaire, dans nos représentations, de des ces héros et personnages de mythes, de contes de fées et de romans qu’on peut se demander s’il n’y a pas, en eux, une vérité et une réalité plus grandes qu’on ne veut se l’avouer.

14 septembre 2018 / / Choses de la vie

Peut-être  – sans doute au bout du compte – ne peut-on pas être à la fois totalement à une tâche – ce qu’exige l’attention – et dans le même temps s’ouvrir  (ou se laisser aller ?) à cette sorte de distanciation qu’est l’humour.

11 septembre 2018 / / Façons d'être

Que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu’il croit devoir anéantir chez les autres.

9 septembre 2018 / / Emotions

L’idée de la justice n’est pas le principe suprême de l’éthique, et au-dessus d’elle s’élève l’idée de l’amour, qui, au-delà du juste et de l’injuste, de la faute et de la vengeance, referme pour toujours la source des conflits humains dans un grand geste de bonté capable de tout pardonner, de tout purifier et, de ce fait, rend possible l’avènement du royaume de Dieu sur terre. Cette idée centrale du Christianisme qui, au temps de son apparition comme de nos jours, s’est toujours heurtée à une très vive résistance, notamment en Europe occidentale, qui souffre d’une surestimation du principe de justice, qu’elle est de ce fait incapable de dépasser.

6 septembre 2018 / / Emotions

Peut-être faut-il, pour ressentir vraiment certaines choses, les recueillir dans le silence, les absorber dans le silence, et dans le silence les laisser mûrir et s’épanouir. A vouloir les dire, les exprimer, les mettre en mots, on risque non seulement de les gauchir, de les affadir ou de les détourner de leur sens premier mais, plus radicalement, de ne pas leur donner le temps.