« S’il peut quelquefois suffire pour que nous aimions une femme qu’elle nous regarde avec mépris comme j’avais cru qu’avait fait Mademoiselle Swann et que nous pensions qu’elle ne pourra jamais nous appartenir, quelquefois aussi il peut suffire qu’elle nous regarde avec bonté comme faisait Madame de Guermantes et que nous pensions qu’elle pourra nous appartenir. »
Étiquette : perversion
J’ai, depuis longtemps, quitté l’enfance ; depuis longtemps laissé derrière moi l’âge de la jeune Nana ; je ne suis pas certain d’avoir surmonté cette tendance à juger l’amour au désastre de son absence.
Je me demande, s’il n’y a pas, dans notre force, dans notre capacité à dépasser le désespoir, un peu de cette propension à aimer les choses contre nature, qui est notre propension à nous raconter des histoires, à substituer au monde extérieur un monde imaginaire.
Peut-être y a-t-il, au fond de chacun d’entre nous, une part aveugle et obscure, un passager clandestin de l’âme, qui, de l’ombre où il est tapi, sape inlassablement le bien que nous voulons faire.
Pauvre Jésus qu’on transforme en Père Fouettard et dont on ne sait plus voir que les larmes et le sang, lui qui est venu pour libérer.