C’est très étrange, presque bouleversant, cette capacité que nous avons à oublier le temps qui passe, ou plutôt à vivre simultanément dans plusieurs temps qui se superposent, s’entremêlent, se croisent, faisant de nous des voyageurs.
Étiquette : vie.
L’aventure la plus extraordinaire est celle qui, prenant place chaque jour, exige qu’on jette chaque jour sur le monde un oeil neuf, un œil lavé des souvenirs, que la zone de confort n’est pas dans le monde mais dans l’esprit qui le conçoit, qui croit le voir et se laisse aveugler par son conformisme
C’est parce que notre pire crainte est de manquer d’air que le signe le plus indiscutable de la confiance, du calme, du relâchement, est d’accepter de s’en défaire. En soufflant, en vidant ses poumons de cette substance si précieuse, on se dépouille, on se dénude, on se livre à l’avenir.
Comment ne pas être frappé, d’abord, puis fasciné par la contradiction nichée au cœur de chaque chose, en ce monde ; à moins que ce ne soit seulement au cœur de notre esprit et que ce ne soit celui-ci qui projette sur le reste sa structure intrinsèquement contradictoire, fractale ?
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le plus bel hommage qu’on puisse rendre à la vie est, comme le proposait si justement Fanny Ardant, de la vivre avec désinvolture.
D’un côté la vie, avec son flux continu, ses oublis, son infidélité, ses trahisons, sa schizophrénie quotidienne ; de l’autre le pur, le vrai, l’authentique, l’incorruptible, mais qui au bout du compte, aux compromissions de la vie, préfère la mort.
On aimerait tant pouvoir se contenter
De la saveur, de la splendeur des choses simples !
Mais des choses simples
(Si belles pourtant ; on était sûr d’en être éblouis à jamais !),
On finit presque toujours par se lasser
(Aussi triste soit-on de cet amer constat.).
J’aime bien les ralentis dans les films publicitaires, Avec cette impression donnée qu’il suffirait De ralentir le temps pour que les choses prennent sens, Deviennent…