C’est parce que notre pire crainte est de manquer d’air que le signe le plus indiscutable de la confiance, du calme, du relâchement, est d’accepter de s’en défaire. En soufflant, en vidant ses poumons de cette substance si précieuse, on se dépouille, on se dénude, on se livre à l’avenir.
Étiquette : vie.
Comment ne pas être frappé, d’abord, puis fasciné par la contradiction nichée au cœur de chaque chose, en ce monde ; à moins que ce ne soit seulement au cœur de notre esprit et que ce ne soit celui-ci qui projette sur le reste sa structure intrinsèquement contradictoire, fractale ?
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le plus bel hommage qu’on puisse rendre à la vie est, comme le proposait si justement Fanny Ardant, de la vivre avec désinvolture.
D’un côté la vie, avec son flux continu, ses oublis, son infidélité, ses trahisons, sa schizophrénie quotidienne ; de l’autre le pur, le vrai, l’authentique, l’incorruptible, mais qui au bout du compte, aux compromissions de la vie, préfère la mort.
On aimerait tant pouvoir se contenter
De la saveur, de la splendeur des choses simples !
Mais des choses simples
(Si belles pourtant ; on était sûr d’en être éblouis à jamais !),
On finit presque toujours par se lasser
(Aussi triste soit-on de cet amer constat.).
J’aime bien les ralentis dans les films publicitaires, Avec cette impression donnée qu’il suffirait De ralentir le temps pour que les choses prennent sens, Deviennent…
Il y a, dans cette surabondance à jet continu, dans ce feu d’artifice dont le bouquet final jamais ne finirait, quelque chose qui, paraissant relever d’un immense gâchis cosmique, dépasse notre entendement et nous laisse ahuri, comme le Ravi des santons de Provence.
Dorian, Dorian, nous avons tant de mal À croire en la vieillesse, En la décrépitude, S’il n’y avait ton portrait, s’il n’y avait ce corps…