S’il y a bien une chose de sûre avec les décisions du président étasunien en matière de droits de douane, c’est qu’elles auront pour premier effet de faire diminuer le commerce mondial et les échanges, de réduire le rythme de croissance de la production industrielle et donc de la pollution, de laisser un peu de répit aux orang-outans, aux baleines, aux femmes et aux hommes.
Catégorie : Économie
La Révolution industrielle avait séparé le sale du propre, créé les égouts et les poubelles ; nous en revenons : dans le grand débordement des exutoires, tout devient égout, tout devient poubelle.
Ce n’est pas l’absence de croissance qui cause la crise, c’est la crise préexistante qui rend la croissance nécessaire. Celle-ci n’est pas un remède mais l’indice de la maladie.
Parfois surgissent des hommes qui, bombant le torse et bandant bras et membres, éructent, dans un rire gras : « Drill, Baby, drill ! ». Et la grande tournante repart alors dans le halètement des camions qui, dans les découvertes, vont et viennent dans les vulves de la terre, leurs bennes chargées d’or et de diamants.
Homo sapiens serait cette créature qui croit librement inventer des technologies sophistiquées par amour de la science mais il ne ferait en réalité que mettre en œuvre un programme génétique : inventer tout ce qu’il faut pour que l’espèce puisse se multiplier et se répandre partout.
Il me semble que la seule chose qui croisse vraiment, au bout du compte, c’est l’humanité, je veux dire le nombre de femmes et d’hommes peuplant cette planète. Le reste, et notamment le progrès matériel et technologique, qui est réel et tangible, ne sert en fait qu’à cela : rendre possible la croissance de la population
La multiplication des sites, applications, logiciels, outils créés pour faciliter la vie à pour contrepartie immédiate la multiplication des contraintes (mises à jour, mises en cohérence, gestion des identifiants et des mots de passe, réplication) imposées à celles et ceux qui les gèrent et à celles et ceux qui les utilisent, c’est-à-dire tout le monde.
Les êtres vivants sont ces créatures en qui s’opère la transmutation de la matière en énergie, de l’énergie en la matière, et de l’une et de l’autre en idées. Et cette capacité créatrice est illimitée, indépendante des ressources effectivement disponibles.
C’est pourquoi il faut refuser de parvenir, refuser de devenir un de ces parvenus ne cherchant qu’à se hisser au niveau ou au-dessus des autres ; trouver en soi le courage de résister, de refuser cette course moutonnière qui nous entraîne, nous laisse toujours haletants, envieux, insatisfaits ; et participe au malheur du monde.
D’un côté comme de l’autre, le marché est inopérant, ou plutôt mal opérant : il risque d’affamer les foules et de détruire toute vie sauvage pour permettre à quelques privilégiés de continuer à mener grand train. Il faut donc lui substituer des dispositifs hors marché, des dispositifs centraux et étatiques fondés sur la redistribution sociale et la norme.