Cette colère montait, montait, montait, s’entretenait elle-même sans pouvoir s’arrêter, bouillonnait, débordait, détruisant tout sur son passage et s’accroissant de cette destruction qu’elle-même provoquait.
Catégorie : Emotions
Célimène et Conchita sont malheureuses. Elles restent au bord de leur vie. Elles sont puissantes et ont prise sur ceux qui les aiment mais il n’y a derrière qu’un grand vide, une grande peur de n’être plus maîtresses d’elle-mêmes. Une grande peur de vivre.
Je regardais une émission sur Kate Bush et découvrais que chaque été, dans les grandes villes d’Europe, des centaines de fans et de fidèles se réunissent, vêtus de rouge comme elle était vêtue de rouge quand elle chantait Wuthering Heights et dansent en de grandes chorégraphies semblables à celles qu’elle mettait en scène dans ses spectacles. Et je me disais qu’il n’y a guère que les chanteuses et les chanteurs à savoir susciter une telle fascination, une telle admiration.
On peut être admiratif devant une belle statue, un beau monument, un beau tableau ; on peut être saisi par un beau poème ; on peut être stupéfait par la beauté d’une femme (et peut-être d’un homme) mais il n’y a que la musique, la voix et le chant pour nous entraîner vers d’autres mondes, nous ravir à nous mêmes. Même le cinéma, sans son, perdrait tout son pouvoir.
Chasse au lion, chasse à l’homme, c’est toujours le même plaisir malsain de la traque, et cette façon de s’attaquer à la noirceur de l’autre pour oublier la notre.
La sincérité n’est pas forcement l’authenticité, disent certains ; on peut être sincère et cependant ne pas être authentique. Mais au fond, je crois ne pas comprendre cette distinction, ne pas la saisir.
Nous sommes des créatures à large spectre, capables de ressentir simultanément bonheur et tristesse, sans qu’il y ait là mensonge ou hypocrisie.
On voulait devenir capitaine de son âme mais on est seulement devenu le capitaine d’une âme réduite à soi-même, fermée aux autres et remplie d’orgueil de n’avoir besoin de personne pour frayer sa route.
C’est ce qu’Aristote appelait la purge, la catharsis provoquée par l’art, le théâtre ou la musique : à voir représentée une émotion à laquelle nous sommes nous-mêmes sujet, nous arrivons à l’expulser comme un corps étranger, du moins dans ses excès
Demander, c’est permettre à l’autre d’exprimer sa générosité, son altruisme sans abus et sans s’imposer. C’est lui permettre d’exprimer son amour de façon consentie.
