On n’aspire pas seulement à vivre, on aspire à être heureux. C’est normal et sain mais il arrive que, sous l’effet de pensées perverses et manipulatrices, d’idéologies morbides et dominatrices, on l’oublie. Et cet oubli est une défaite de la joie, de l’esprit et de la vie.
Catégorie : Philo
Nos œuvres les plus originales et les plus créatives sont des réinterprétations, des revisitations, des remakes d’œuvres déjà créées et qui renaissent indéfiniment dans ce processus continu de reprise et d’imitation, de régénération.
Un ami et moi avons trouvé ensemble un trésor. Pour des raisons pratiques, c’est moi qui ai dû l’emporter. Puis vient le moment du partage : que vais-je proposer à mon partenaire ?
Rien ne ressemble plus à notre intelligence, rien n’est à certains égards plus proche de notre intelligence, que son imitation, y compris dans les applications, notamment médicales et scientifiques, qui ne se contentent pas de singer, mais qui cherchent et découvrent.
Que Copilot ne sache pas faire de schéma, je le conçois ; ce qui stupéfie, c’est qu’il en fasse quand même ; et ce qui est prodigieusement intéressant, c’est que son approche des schémas étant purement graphique, le souci sémantique est en totalement absent. L’objectif de l’IA n’est pas ici de produire un schéma qui ait du sens, c’est de produire un schéma qui ressemble à un schéma ; et c’est pourquoi les mots, les cases, les flux sont totalement interchangeables : ils ne représentent rien. Ou pour dire les choses autrement, les deux hémisphères du réseau neuronal qui coopèrent chez les humains sont ici déconnectés l’un de l’autre ; et de cette déconnexion naissent des monstres.
On peut parfaitement ne pas être totalement en accord, voire avoir des réserves vis-à-vis d’un parti, d’une liste, d’une alliance, et cependant voter pour elle sans réticence, parce qu’agir n’est pas faire, qu’une élection relève de l’action et que s’il fallait attendre, pour voter pour elle, qu’une liste soit strictement conforme à nos désirs, nous ne voterions jamais.
La science et la vérité se conquièrent de haute lutte même si souvent avec joie ; elles ne s’apprennent pas par cœur ni ne s’imposent au forceps de la loi.
L’action est forcément simple, voire univoque car dans l’action la simplicité est nécessaire à l’efficacité ; la pensée, quant à elle, tend naturellement à la nuance et à la complexité car c’est son mode d’être. La langue de bois consiste à forcer la pensée, complexe et nuancée, à se couler dans le moule simple de l’action.
Dans sa fixité et sa pérennité, le mot empêche de distinguer la fluidité des choses réelles : nous sommes engoncés dans une explication qui ne parvient plus à s’accrocher au réel parce qu’elle s’accroche aux mots. A vouloir absolument mettre des mots sur les phénomènes, nous ne pouvons plus les penser.
