Parmi les beaux métiers du monde, il y a celui de jardinier.
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Il y a, dans toute la thématique qui tourne autour de la sobriété, du retour aux productions locales, du rejet de la société de consommation, du primat de la qualité sur la quantité, etc., une évidente coloration conservatrice et, plus précisément, pour nous Français, contre-révolutionnaire et pétainiste.
Avec les animaux comme avec les êtres humains, la caresse, dès qu’elle ne s’impose pas, est bijective, à la fois donnée et reçue, plaisant à qui la donne comme à qui la reçoit. Au point qu’à strictement parler, la caresse ne se donne pas plus qu’elle ne se reçoit ; elle se partage ; elle est un dialogue.
Parler de biodiversité est comme parler de ressources humaines. Je ne sais qui a eu le premier l’idée d’employer cette expression mais j’ai du mal à comprendre qu’on ne lui soit pas tombé dessus à bras raccourcis tellement cette dénomination dévoile ce qu’on devrait chercher à cacher : l’assimilation des êtres à une ressource conçue et gérée pour être exploitée au mieux.
On peut évidemment se tromper ; il faut évidemment pouvoir se tromper : si la chose était sûre, ce ne serait plus foi mais connaissance, et la magie du saut dans le vide disparaîtrait. C’est de l’incertitude que le geste tire sa beauté et donc sa force.
S’il est nécessaire de baisser nos émissions de carbone, il y a d’ores et déjà plein de bonnes raisons qui justifient qu’on instaure dans de nombreux cas des transitions, des exceptions, des modalités particulières ; mais la discrimination par les prix, qui conduit à ce que, toutes choses égales par ailleurs, les plus fortunés aient la possibilité de persévérer dans des comportements dénoncés comme nuisibles et interdits pour cette raison aux autres, ça ne peut pas marcher.
Accepter ce qu’on ne comprend pas, comme le fait aussi Alceste de son amour pour Célimène, c’est toujours périlleux, comme un saut dans le vide. Mais il y a sûrement une part de magie et d’incompréhensible à accepter pour ne pas passer à côté du monde et de la vie. Le scepticisme, “cette carie de l’intelligence” comme disait Victor Hugo, ne peut être notre seul maître. Il est vain et ne conduit nulle part.
Les fardeaux, comme toutes les choses intéressantes de ce monde, ne sont jamais monovalents, jamais univoques : ils vibrent incessamment et se retournent à chaque instant, passant du positif au négatif, de l’attrayant au repoussant : le fardeau pèse et nous fait plier mais notre capacité à l’assumer, à le supporter, nous grandit et nous allège. Il y a une dialectique du fardeau et de la légèreté, de la pesanteur et de la grâce, comme il y a une dialectique du maître et de l’esclave, de la servitude et de la liberté.
Même les vélos normaux mis à disposition du public sont des mécaniques lourdes et épaisses à larges moyeux, larges tubes, larges pneus, larges rayons ; des bicyclettes qui, comme la grenouille de la fable, auraient voulu se faire aussi grosses que des mobylettes. La simplicité, la pureté, l’économie de moyens qui sont l’essence du vélo sont ici piétinées, emportées dans la spirale inflationniste qui régit l’industrie automobile, qui ne conçoit le progrès que sous forme d’alourdissement et d’accumulation de matière.