C’est de ne pouvoir tout étreindre ni tout embrasser que nous jouissons vraiment comme dans ces finals de feux d’artifice où nous nous pâmons plus encore de ne savoir où donner de la tête que des merveilles vraiment entraperçues, de la saturation des sens plus encore que de leur satisfaction.
Étiquette : avidité
Cela, nos sociétés aussi doivent l’apprendre : qu’il existe un plaisir à jouir de la beauté du monde sans en faire sa chose, sans chercher à en explorer, à en épuiser, à en exploiter la totalité ; qu’il existe un plaisir à maintenir et à savoir qu’existe un au-delà, un intouché, une place pour autre chose.
C’est pourquoi il faut refuser de parvenir, refuser de devenir un de ces parvenus ne cherchant qu’à se hisser au niveau ou au-dessus des autres ; trouver en soi le courage de résister, de refuser cette course moutonnière qui nous entraîne, nous laisse toujours haletants, envieux, insatisfaits ; et participe au malheur du monde.
Aimer sans absorber, aimer sans emprisonner, aimer sans dévorer l’autre. Mais l’aimer aussi sans le nier, sans vouloir le dissoudre dans son propre soi-même.
À vouloir à tout prix posséder quelque chose (ou un être), on finit par être possédé par cette chose ; à vouloir tout posséder, on n’est plus rien ; on se perd nous-même