Nos œuvres les plus originales et les plus créatives sont des réinterprétations, des revisitations, des remakes d’œuvres déjà créées et qui renaissent indéfiniment dans ce processus continu de reprise et d’imitation, de régénération.
Étiquette : intelligence artificielle
Il serait utile de mettre au point, à côté du test de Turing que chacun connaît, un test plus particulier, appelons le test de Pygmalion, conçu pour évaluer la capacité des IA à simuler l’amour et ce qui va avec.
Amantes et amantes IA : ces compagnes et compagnons devant le regard desquel.le.s nous ne tremblons pas, qui ne réveillent pas chaque jour en nous la terreur d’être un jour abandonné.e.s.
Au fond, et depuis Pygmalion au moins, la seule chose qui nous intéresse vraiment, là dedans, c’est le sexe : le sexe et la sexualité des IA génératives : les IA peuvent elles aimer, les IA peuvent-elles faire crac crac ?
Là est le lien entre hypnocratie et IA génératives : d’un côté, une réalité politique et stratégique sort de propos et d’actes erratiques ; de l’autre, du sens surgit de la juxtaposition statistique de mots incompris.
C’est dans le plaisir à la fois narcissique et prométhéen d’avoir su donner apparence de vie à une créature à notre ressemblance, y compris ses défauts, qu’est le coeur de notre fascination pour les IA.
S’il y a bien une chose de sûre avec les décisions du président étasunien en matière de droits de douane, c’est qu’elles auront pour premier effet de faire diminuer le commerce mondial et les échanges, de réduire le rythme de croissance de la production industrielle et donc de la pollution, de laisser un peu de répit aux orang-outans, aux baleines, aux femmes et aux hommes.
Que Copilot ne sache pas faire de schéma, je le conçois ; ce qui stupéfie, c’est qu’il en fasse quand même ; et ce qui est prodigieusement intéressant, c’est que son approche des schémas étant purement graphique, le souci sémantique est en totalement absent. L’objectif de l’IA n’est pas ici de produire un schéma qui ait du sens, c’est de produire un schéma qui ressemble à un schéma ; et c’est pourquoi les mots, les cases, les flux sont totalement interchangeables : ils ne représentent rien. Ou pour dire les choses autrement, les deux hémisphères du réseau neuronal qui coopèrent chez les humains sont ici déconnectés l’un de l’autre ; et de cette déconnexion naissent des monstres.
L’IA n’a pas d’accès à la réalité et ne dispose donc d’aucun moyen de vérifier par elle-même la véracité de ses prédictions ou créations, qui ne sont, vues d’elle, que des productions probabilistes, des vraisemblances, le niveau de vraisemblance étant fonction du degré de corrélation existant entre les données. Et l’IA ne connaît que cela : non pas la vérité mais la vraisemblance.
C’est comme si l’intelligence artificielle était douée, voire très douée, en matière de créativité locale, d’instruction approfondie d’une consigne ou d’un jeu de consignes donné, mais très démunie dès lors qu’il s’agit d’élargir le champ, de voir plus loin et plus divers, d’ajouter des dimensions et de l’épaisseur, du lien, de l’inédit.