On peut parfaitement ne pas être totalement en accord, voire avoir des réserves vis-à-vis d’un parti, d’une liste, d’une alliance, et cependant voter pour elle sans réticence, parce qu’agir n’est pas faire, qu’une élection relève de l’action et que s’il fallait attendre, pour voter pour elle, qu’une liste soit strictement conforme à nos désirs, nous ne voterions jamais.
Étiquette : pensée
Peut-être notre génie propre, notre capacité à représenter le monde, à le penser, à le rationaliser (et notre propension à l’instrumentaliser qui l’accompagne) découle-t-elle de cette angoisse, de cette panique première face aux choses, de ce renfermement initial de l’esprit sur lui-même pour éviter qu’il ne soit débordé. Et de là les dessins, les mots, les sciences et les arts.
L’action est forcément simple, voire univoque car dans l’action la simplicité est nécessaire à l’efficacité ; la pensée, quant à elle, tend naturellement à la nuance et à la complexité car c’est son mode d’être. La langue de bois consiste à forcer la pensée, complexe et nuancée, à se couler dans le moule simple de l’action.
Il y a le monde de l’action et le monde de la pensée. Chacun a ses propres valeurs et ses propres règles : la vertu première de l’action, c’est d’être efficace ; la vertu première de la pensée, c’est d’être juste
Quand je pense vraiment, je ne suis plus moi-même ; la pensée que je pense n’est plus la mienne ; elle est une manifestation de la pensée, une expression de la raison, une transe divine