L’orgueilleux se glorifie, dans le secret de son cœur – car il peut revêtir toutes les apparences de l’humilité – de sa capacité à ne dépendre de personne, de sa liberté totale et vaine.
Catégorie : Façons d’être
Attiser la haine et le rejet, les fomenter, est infiniment plus facile,demande infiniment moins d’énergie, que de susciter et d’entretenir l’adhésion et l’amour.
La voix de la conscience vise à exprimer ce que nous-mêmes, au fond de nous, ressentons et pensons ; la voix du diable vise essentiellement à marquer notre dissonance, notre différence, notre capacité à sortir du lot.
“Si l’on veut connaître un homme, il faut chercher celui vers lequel sa vie est secrètement tournée, celui à qui, de préférence à tout autre, il parle, même quand apparemment il s’adresse à nous. Tout dépend de cet autre qu’il s’est choisi.”
L’ego n’aime pas l’humilité. C’est quand il est au pied du mur qu’on le voit : on peut donc bien avancer en apparence sur le chemin de la sagesse ou du détachement, et cependant ne pas avoir le courage de cet acte d’humilité consistant à demander pardon.
La puissance est ce débordement, cette tentation de l’abus qui vient comme un vertige à ceux qui ont, ne serait-ce qu’un instant, acquis du pouvoir. Et l’humilité est ce sourire triste et désabusé qui vient aux lèvres de ceux qui assistent à ce débordement.
Certains au moins – et au moins moi – n’écoutent pas une femme qui parle comme ils écouteraient et regarderaient un homme qui parle. Ils ne peuvent faire abstraction de ce corps dans l’attention qu’ils portent et même si tout ne se réduit pas à cela (heureusement), cela demeure, irréductible, dans la perception : la parole a un genre.
Je crois que c’était cela, les sorcières : des femmes (ou des hommes pour les sorciers) qui avaient dû développer leur sensibilité et leur attention avec une particulière acuité qui leur permettait de déceler, chez leurs interlocuteurs, d’une façon qui paraissait magique, des signaux faibles et fondamentaux qui en disent plus que tous les mots sur la personne qui parle.
Si grand est le poids, dans notre imaginaire, dans nos représentations, de des ces héros et personnages de mythes, de contes de fées et de romans qu’on peut se demander s’il n’y a pas, en eux, une vérité et une réalité plus grandes qu’on ne veut se l’avouer.