La sonnerie du réveil m’a, ce matin, tiré d’un rêve étrange et agréable, suite d’un autre rêve où j’avais comme vécu il y a quelques semaines, et qui m’est alors revenu à la mémoire. En me réveillant, ma première pensée fut que cela était comme la vie, comme un roman d’apprentissage.
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La fée électricité est la fée rouge, orange ou jaune, chaude, accueillante, réconfortante, qui écarte les ténèbres, disperse les ombres et permet aux hommes et aux femmes de garder courage dans la nuit.
La fée électricité, c’est la flamme de la Petite fille aux allumettes.
La capacité de l’homme à créer de la beauté, à mettre au monde des œuvres qui l’embellissent est un don divin.
Quelle pitié que nous en mésusions ainsi pour salir, enlaidir, tuer. Quelle tristesse que nous ravagions ce que nous avions pouvoir d’embellir.
La voix met à nu. Elle vient du tréfonds de l’être et se projette au dehors, révélant dans un cri ou un chuchotement l’intimité et le secret. Elle donne à voir la profondeur des êtres.
C’est pourquoi il n’est rien de plus sacré que le chant : chant des baleines, chant des femmes et des hommes, chant de la nuit et des étoiles, qui sont une porte vers la vérité du monde, son souffle et son rythme premiers.
Certains au moins – et au moins moi – n’écoutent pas une femme qui parle comme ils écouteraient et regarderaient un homme qui parle. Ils ne peuvent faire abstraction de ce corps dans l’attention qu’ils portent et même si tout ne se réduit pas à cela (heureusement), cela demeure, irréductible, dans la perception : la parole a un genre.
Le pèlerin n’est pas un randonneur : tout son effort doit être tourné vers la marche et le moment mais la marche n’est pas son but. À l’horizon de la conscience existe autre chose, qui justifie la marche.
Pourquoi aimons-nous les reliques ? Pourquoi, au-delà même des cultes et des religions, aimons-nous garder, toucher, voir, sentir des objets et des images de ceux que nous aimons et avons aimé ?
« Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. Car l’homme ne peut pas les trouver par ses propres forces, et s’il se met à leur recherche, il trouvera à la place des faux biens dont il ne saura pas discerner la fausseté. »
C’est une grande preuve de confiance ou d’amour envers quelqu’un que de ne pas ressentir auprès de lui cette crainte d’être mal entendu, que d’être sûr, sans avoir besoin d’y insister, que ce que nous disons sera, mot après mot, phrase après phrase, écouté avec attention et non traité à la légère.
Je crois que c’était cela, les sorcières : des femmes (ou des hommes pour les sorciers) qui avaient dû développer leur sensibilité et leur attention avec une particulière acuité qui leur permettait de déceler, chez leurs interlocuteurs, d’une façon qui paraissait magique, des signaux faibles et fondamentaux qui en disent plus que tous les mots sur la personne qui parle.
