L’impatience a aussi une vertu : elle oblige à se lancer, à se lancer dans l’imperfection, à se lancer dans l’incertitude. Elle est l’autre nom de la foi qui nous permet de croire, d’agir, d’aimer, sans être sûrs de ne pas nous tromper – sans être sûrs de rien. Elle est ce qui nous donne le courage de nous engager.
Étiquette : Katia
La différence entre fierté et orgueil ne réside donc pas seulement dans le comportement objectif de la personne qu’on a en face de soi mais aussi dans le rapport très subjectif qu’on entretient avec la compétence justifiant l’estime que cette personne a d’elle-même.
On ne peut pas toujours fuir, on ne peut pas toujours se fuir ; on ne peut pas toujours mettre sur le dos des autres la blessure qu’on porte en nous et qui demeure dans notre fuite.
Qui a côtoyé un tel sourire sait que les mots qu’on prononce, les idées qu’on défend, les pensées qu’on porte sont en fait beaucoup moins importants que cette lumière, cette énergie, cette bonté qui émane du sourire.
On appelle ça reconnaissance mais la première est souvent plutôt une découverte ; la deuxième un aveu, fait à soi-même puis aux autres ; et la troisième une expression de gratitude. Mais les trois sont liées et rebouclent l’une sur l’autre.
Alors que ce « Mais ça n’est pas grave » prétend atténuer la faute que nous aurions commise, sa fonction réelle est de dédouaner notre interlocuteur de son propre mensonge, ou exagération, ou raisonnement fallacieux. Il est un marqueur de la gêne de notre interlocuteur qui, conscient de sa mauvaise foi, cherche dans la relativisation de la faute que nous aurions commise une façon de relativiser son propre mensonge et de diminuer sa mauvaise conscience
Il a raison, Laocoon, de se méfier des prétendus cadeaux de l’ennemi. Mais on ne peut pas, d’un autre côté, toujours juger les actes, les choses, les cadeaux, les paroles, à l’aune de qui les fait, les porte, les prononce. On ne peut pas toujours superposer à la réalité objective du monde la connaissance que nous croyons avoir des intentions ou des pensées des autres.