Il y a, dans le glissement de la démarche juridique au jugement éthique quelque chose dont on sent qu’il peut déboucher sur le pire. Et c’est ce glissement qui est au coeur du nudge et du name and shame, méthodes qui ont par ailleurs plein d’avantages.
Catégorie : Le monde tel qu’il est
Le clerc qui ne trahit pas est celui qui accepte de trahir son camp si la vérité le demande. C’est le Georges Bernanos des Grands cimetières sous la lune ; c’est la Simone Weil qui, partie elle-même combattre dans les rangs des Brigades internationales, écrit à ce même Bernanos tout le dégoût que lui inspire le sang inutilement versé.
Il y a le monde de l’action et le monde de la pensée. Chacun a ses propres valeurs et ses propres règles : la vertu première de l’action, c’est d’être efficace ; la vertu première de la pensée, c’est d’être juste
Dès lors que des hommes, des femmes et des addictions entrent en jeu, la rationalité n’est plus forcément le seul guide de l’action. Et peut-être faut-il tenir compte de cela dans nos réflexions sur la croissance et la consommation – qui sont évidemment, pour une part, des addictions sociales.
Qui n’a jamais fait l’expérience d’entrer dans une boutique vide et de constater qu’immédiatement après la foule arrive ? Nous sommes profondément, ataviquement, et peut-être à juste titre, des moutons de Panurge.
Sauf urgence extrême, on ne sacrifie pas ce au nom de quoi au combat, ce qui légitime qu’on combatte, car en agissant ainsi on combattrait contre soi-même
« N’en jetez plus ! », serait-on tenté de dire. A moins que je ne sois le seul à trouver gênante cette surabondance de documents dont la qualité individuelle n’est pas en cause mais dont la masse finit par étouffer.
On aimerait bien, pour avancer dans la vie et le monde, n’avoir besoin que du rasoir d’Ockham mais on est obligé de s’encombrer d’un couteau suisse, si ce n’est d’une boîte à outils