Le prochain ne nous est pas donné ; le prochain, c’est celui dont on s’approche
Catégorie : Le monde tel qu’il est
Que Diana Rigg, qui incarna le personnage d’Emma Peel dans le feuilleton Chapeau melon et bottes de cuir, ait pu se sentir « rabaissée, parce que j’étais tellement bien plus que cette simple image de femme sexy », voilà qui m’attriste, plus encore peut-être que sa mort, regrettable mais hélas inévitable.
C’est à cela que servent les voitures et les locomotives, les machines inventées par les hommes : à nous déplacer quand les petits oiseaux ne chantent plus, que le vent s’est levé, qu’il fait froid et nuit et que, pourtant, il faut avancer.
Je me demande, s’il n’y a pas, dans notre force, dans notre capacité à dépasser le désespoir, un peu de cette propension à aimer les choses contre nature, qui est notre propension à nous raconter des histoires, à substituer au monde extérieur un monde imaginaire.
L’esprit de géométrie a bien des avantages et il évite bien des dérives. Mais comment ne pas voir ses limites, notamment dans les matières où la recherche constante de la logique et de la cohérence conduit au refus d’appréhender les choses dans leur totalité et leur irrépressible réalité ?
Les réunions et cours à distance, dès lors qu’on est plus que deux, c’est du pipeau ; ça ne marche pas : sans lieu commun, il n’y a pas d’idées communes.
Ne nous précipitons pas, même par crainte de nous-mêmes, vers des solutions préfabriquées, déjà pensées, déjà figées. Probablement sont-elles déjà mortes. Prenons le temps de méditer et d’imaginer.
Si la tragédie élève l’âme, c’est qu’elle met en scène des héros guidés par l’honneur, la dignité et la sincérité ; si les réseaux sociaux l’abaissent, c’est que, sous couvert de réalisme, ils décrivent un monde peuplé d’hommes et de femmes vils et indignes de leurs fonctions.
Le travail est une punition et un des instruments de la Chute. Or, par un sursaut d’orgueil prométhéen, nous en avons fait l’étendard de notre identité et un instrument de rédemption.