Qui n’a jamais fait l’expérience d’entrer dans une boutique vide et de constater qu’immédiatement après la foule arrive ? Nous sommes profondément, ataviquement, et peut-être à juste titre, des moutons de Panurge.
Catégorie : Le monde tel qu’il est
Sauf urgence extrême, on ne sacrifie pas ce au nom de quoi au combat, ce qui légitime qu’on combatte, car en agissant ainsi on combattrait contre soi-même
“N’en jetez plus !”, serait-on tenté de dire. A moins que je ne sois le seul à trouver gênante cette surabondance de documents dont la qualité individuelle n’est pas en cause mais dont la masse finit par étouffer.
On aimerait bien, pour avancer dans la vie et le monde, n’avoir besoin que du rasoir d’Ockham mais on est obligé de s’encombrer d’un couteau suisse, si ce n’est d’une boîte à outils
Telle est la nature de la clarté du jour, et de cet autre delight qu’est le bonheur : il faut être prêt à la nuit pour que la lumière renaisse ; être prêt à tout abandonner et à ne rien retenir pour que le plaisir advienne ; être prêt à tout perdre pour que l’amour vive.
Les rois mages peuvent bien venir à Bethléem pour affaires ; ils peuvent bien à la fois faire des affaires et suivre l’étoile ; mais qu’ils ne prétendent pas, alors, être venus pour voir le nouveau né. Et s’ils reviennent dans leur pays, qu’ils ne fassent pas de cette rencontre un argument publicitaire !
Aussi forte que soit la pression des groupes auxquels nous appartenons, des institutions que nous représentons, des idéologies que nous servons, nous avons une conscience. Et dans ces affaires là, c’est cette conscience aussi qui est prise en défaut.
Cette honte est aussi notre honte.
Il y a, dans cette surabondance à jet continu, dans ce feu d’artifice dont le bouquet final jamais ne finirait, quelque chose qui, paraissant relever d’un immense gâchis cosmique, dépasse notre entendement et nous laisse ahuri, comme le Ravi des santons de Provence.