L’ego n’aime pas l’humilité. C’est quand il est au pied du mur qu’on le voit : on peut donc bien avancer en apparence sur le chemin de la sagesse ou du détachement, et cependant ne pas avoir le courage de cet acte d’humilité consistant à demander pardon.
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L’autre est autre : il n’est pas ce qu’on attendait, il n’est pas ce qu’on espérait, et pourtant on l’aime. Et l’amour est l’acceptation de cela. Non seulement de l’altérité de l’autre mais du fait qu’il ne colle pas à nos schémas et que pourtant nous l’aimons. Que nous l’aimons par son altérité, dans son altérité, et en partie au moins pour son altérité.
Aussi sophistiqués soient les plans sur la comète, aussi élaborés les scénarios des stratèges, aussi sûrs les prédictions des devins et des augures, le futur est toujours inconnu ; la vie est transition, le temps est transition. C’est pourquoi aussi la vie est aventure et c’est pourquoi aussi elle vaut d’être vécue.
Ce n’est ni à l’économie ni au droit, ni à tout ce que nous avons inventé pour encadrer nos actions collectives de dire ce que nous devons faire individuellement. C’est à nous-même de le faire.
Mais être vulgaire et ordurier, même quand ce ne sont que des mots, et même quand ces mots ne sont ni des insultes ni des injures, n’est pas rien. La vulgarité, dans le débat et la discussion, dégénère le lien social. Elle le sape insidieusement.
La puissance est ce débordement, cette tentation de l’abus qui vient comme un vertige à ceux qui ont, ne serait-ce qu’un instant, acquis du pouvoir. Et l’humilité est ce sourire triste et désabusé qui vient aux lèvres de ceux qui assistent à ce débordement.
Est-ce le monde qui est beau et ordonné comme une horloge, ou est-ce nous qui l’embellissons et l’ordonnons du regard que nous jetons sur lui ? Et l’intimité que parfois nous ressentons à son égard découle-t-elle d’une proximité réelle ou n’est-elle que l’expression de notre souhait infantile de n’être pas abandonné dans la solitude de l’univers ?
Ah ! Savoir pleurer et rire des choses simples et humbles, des choses proches et touchantes, non pour se divertir et fuir le monde mais pour s’y rattacher de façon plus étroite, pour faire un avec lui !
La sonnerie du réveil m’a, ce matin, tiré d’un rêve étrange et agréable, suite d’un autre rêve où j’avais comme vécu il y a quelques semaines, et qui m’est alors revenu à la mémoire. En me réveillant, ma première pensée fut que cela était comme la vie, comme un roman d’apprentissage.