Rien de plus asymétrique que le pur et l’impur. Il suffit d’un presque rien d’impur pour que le pur devienne impur ; alors qu’une fois le pur devenu impur, on aura beau y déverser des tombereaux de pur, jamais il ne reviendra à sa pureté originelle.
Catégorie : Philo
Il est poignant de voir la vérité battue en brèche par le mensonge et la démagogie. Mais c’est la trahir et la gangrener que d’utiliser, pour la défendre, des arguments fallacieux dont l’utilisation sape cette valeur qu’on prétend défendre.
Pauvre Jésus qu’on transforme en Père Fouettard et dont on ne sait plus voir que les larmes et le sang, lui qui est venu pour libérer.
La recherche compte sur la raison et la science pour gravir le chemin de la vérité ; l’attente espère le secours divin. Là est peut-être la différence profonde entre Descartes et Pascal. Ça n’est pas que l’un douterait quand l’autre ne douterait pas mais Descartes espère dépasser le doute en s’élevant par la connaissance et la raison quand Pascal préfère attendre que la grâce descende sur lui.
Aussi sophistiqués soient les plans sur la comète, aussi élaborés les scénarios des stratèges, aussi sûrs les prédictions des devins et des augures, le futur est toujours inconnu ; la vie est transition, le temps est transition. C’est pourquoi aussi la vie est aventure et c’est pourquoi aussi elle vaut d’être vécue.
Est-ce le monde qui est beau et ordonné comme une horloge, ou est-ce nous qui l’embellissons et l’ordonnons du regard que nous jetons sur lui ? Et l’intimité que parfois nous ressentons à son égard découle-t-elle d’une proximité réelle ou n’est-elle que l’expression de notre souhait infantile de n’être pas abandonné dans la solitude de l’univers ?
Le pèlerin n’est pas un randonneur : tout son effort doit être tourné vers la marche et le moment mais la marche n’est pas son but. À l’horizon de la conscience existe autre chose, qui justifie la marche.
« Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. Car l’homme ne peut pas les trouver par ses propres forces, et s’il se met à leur recherche, il trouvera à la place des faux biens dont il ne saura pas discerner la fausseté. »
On ne demande, on ne demande vraiment qu’à ceux qu’on aime – quelle que soit la sorte d’amour qu’on leur porte : estime, amitié, amour ou amour ; aux autres, on ne demande que des choses insignifiantes : « passe moi le sel », « donne moi le pain ».
Dès lors que la demande est signifiante, elle ne s’adresse qu’à ceux qu’on aime. Et elle porte en elle autre chose, qui lui est irréductiblement liée même si elle n’apparaît pas toujours : un don. Au cœur de chaque demande faite à ceux qu’on aime, il y a don : don de confiance, don de temps, don de soi.

Prédestination et liberté
Dans un monde régi par la prédestination, ce que nous faisons ici bas n’a aucune conséquence sur notre salut ; nous sommes donc totalement libres de notre action.