Ce n’est pas pour leurs défauts qu’on aime les gens qu’on aime ; mais peut-être est-ce cependant grâce à eux, ou à cause d’eux. Car si ce ne sont pas leurs défauts qu’on aime, ce sont peut-être eux qui les rendent aimables.
Étiquette : humanité
Le péché originel, qui n’est pas un péché, mais une façon de dire la condition humaine, est le nom donné au malaise que provoque en nous la conscience de cette apparente contradiction : pour agir bien, il faut porter le mal en soi.
Je me demande, s’il n’y a pas, dans notre force, dans notre capacité à dépasser le désespoir, un peu de cette propension à aimer les choses contre nature, qui est notre propension à nous raconter des histoires, à substituer au monde extérieur un monde imaginaire.
Il y a en chaque homme, aussi commun et dénué de qualités particulières qu’il soit, une galaxie de connaissances, de compétences, de qualités. L’homme le plus obscur est un puits rempli d’étoiles qui brillent dans les actions les plus banales et les plus quotidiennes.
Il y a quelque chose de terrible dans ce virus qui nous attaque dans le lien, le contact et le toucher, dans nos gestes de salut, d’amitié et de tendresse, dans nos poignées de mains et nos embrassements, dans la parole qui sort de notre bouche – dans tout ce qui nous fait hommes.
Puis l’homme découvrit que le monde était fini et que, dans le vide de l’univers, existait pour lui comme pour toutes les espèces vivantes une frontière absolue.
Et que, étant grains de poussière infiniment fragiles et périssables, nous soyons capables de tant de choses extraordinaires (en parallèle, hélas !, de tant de choses hideuses) accroît plus que ça ne diminue mon émerveillement étonné.
Le travail est une punition et un des instruments de la Chute. Or, par un sursaut d’orgueil prométhéen, nous en avons fait l’étendard de notre identité et un instrument de rédemption.