Il en va certainement de tous les apprentissages comme de celui du jeu théâtral : il faut un long, long et pénible processus pour que, au bout du compte, la spontanéité, la joyeuse et gracieuse spontanéité puisse apparaître.
Catégorie : On est peu de choses
Dès lors que des hommes, des femmes et des addictions entrent en jeu, la rationalité n’est plus forcément le seul guide de l’action. Et peut-être faut-il tenir compte de cela dans nos réflexions sur la croissance et la consommation – qui sont évidemment, pour une part, des addictions sociales.
Ce n’est pas pour leurs défauts qu’on aime les gens qu’on aime ; mais peut-être est-ce cependant grâce à eux, ou à cause d’eux. Car si ce ne sont pas leurs défauts qu’on aime, ce sont peut-être eux qui les rendent aimables.
L’homme a, par nature, une empreinte écologique bien plus considérable que celle des autres animaux. La science, la technologie, le langage, l’alphabet, l’art lui sont les substituts indispensables de cette fourrure qui, comme le raconte joliment le mythe d’Epiméthée, lui fut refusée au début des temps.
Le même son, exactement le même. Et c’est tantôt la moiteur d’un été en Provence, tantôt l’odeur rassurante d’un pot-au-feu qui se prépare.
Il est bien nécessaire, le grand nettoyage de printemps. A chaque Pâque, à chaque jour, à chaque instant, balayer la poussière et laisser le souffle de l’esprit balayer nos certitudes et rassurances
Quand nous prétendons dominer l’incroyable nature, nous l’avons d’abord réduite au presque rien accessible à notre intelligence et à nos moyens.
Et que, étant grains de poussière infiniment fragiles et périssables, nous soyons capables de tant de choses extraordinaires (en parallèle, hélas !, de tant de choses hideuses) accroît plus que ça ne diminue mon émerveillement étonné.
Peut-être est-ce cela, l’incorruptibilité : non pas une incapacité à être corrompu faite d’insensibilité mais, comme la chasteté, une capacité rayonnante à traverser les choses sans être sali par les pensées des autres.