La beauté du monde, la beauté de la création, comme celle du coquelicot, restent à jamais un miracle, devant lequel nous sommes comme le Ravi.
Catégorie : On est peu de choses
l’homme manquerait à son devoir, à ces talents dont parle Mathieu, s’il ne se lançait pas dans l’aventure consistant à explorer l’univers, à se mettre sur la pointe des pieds pour chercher ce qui est au-delà. En ne menant pas cette quête, qui est inscrite au plus profond de ses gènes, il serait indigne de lui-même.
Il faut apprendre à voir le monde comme ce nouveau-né de la Nativité, plus puissant que tous les puissants de la terre, mais qui, en ce jour de naissance dans son étable de Bethléem, n’est que fragilité. Il est Dieu mais ne vit pourtant, ne survit pourtant que par l’amour qu’on lui porte, l’attention qui lui est dédiée. Et sans amour, ce dieu mourrait
La capacité de l’homme à créer de la beauté, à mettre au monde des œuvres qui l’embellissent est un don divin.
Quelle pitié que nous en mésusions ainsi pour salir, enlaidir, tuer. Quelle tristesse que nous ravagions ce que nous avions pouvoir d’embellir.
Pourquoi aimons-nous les reliques ? Pourquoi, au-delà même des cultes et des religions, aimons-nous garder, toucher, voir, sentir des objets et des images de ceux que nous aimons et avons aimé ?
Je crois que c’était cela, les sorcières : des femmes (ou des hommes pour les sorciers) qui avaient dû développer leur sensibilité et leur attention avec une particulière acuité qui leur permettait de déceler, chez leurs interlocuteurs, d’une façon qui paraissait magique, des signaux faibles et fondamentaux qui en disent plus que tous les mots sur la personne qui parle.
Que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu’il croit devoir anéantir chez les autres.
C’est pourquoi la catastrophe écologique nous heurte et nous blesse plus profondément que nous ne saurions le dire, plus profondément peut-être que nous n’en avons conscience. Ce n’est pas seulement la survie de l’homme en tant qu’espèce ou ses conditions de vie futures qui nous préoccupe et nous touche dans la destruction à laquelle nous assistons ; c’est la blessure qui nous est à nous-mêmes infligée et que nous ressentons comme telle : quelque chose de nous-même est affecté, quelque chose de nous-même s’effiloche, se corrompt et se perd dans ces animaux qui disparaissent et cette terre qui s’immondice. C’est à nous-même que le coup est porté.
Prédestination et liberté
Dans un monde régi par la prédestination, ce que nous faisons ici bas n’a aucune conséquence sur notre salut ; nous sommes donc totalement libres de notre action.