Nul besoin de nous retourner pour voir le chemin parcouru : nous ne serions pas là où nous sommes si nous n’avions pas avancé.
Auteur/autrice : Aldor
La familiarité : reconnaître ce qui pourtant n’est jamais tout à fait la même chose, aimer ce qui pourtant n’est jamais tout à fait le même être ; et se réjouir de cette vibration continuelle du temps et de la liberté, de ce sentiment d’incomplétude
Les rois mages peuvent bien venir à Bethléem pour affaires ; ils peuvent bien à la fois faire des affaires et suivre l’étoile ; mais qu’ils ne prétendent pas, alors, être venus pour voir le nouveau né. Et s’ils reviennent dans leur pays, qu’ils ne fassent pas de cette rencontre un argument publicitaire !
Aussi admirable soit-elle, Antigone est, je crois, insupportable. Mais elle est cependant absolument indispensable. Sans elle, le monde irait à vau-l’eau. Or on ne peut pas la suivre qu’à moitié : on est avec ou contre elle ; pas de juste milieu.
L’homme a, par nature, une empreinte écologique bien plus considérable que celle des autres animaux. La science, la technologie, le langage, l’alphabet, l’art lui sont les substituts indispensables de cette fourrure qui, comme le raconte joliment le mythe d’Epiméthée, lui fut refusée au début des temps.
Le monde n’est ni tout blanc, ni tout noir. Il est gris et équivoque, comme le ciel parisien de ce matin. C’est ce qui le rend si compliqué, irréductible aux théories manichéennes, passionnant et délicieux.
Il y a parfois quelque chose de louche et d’hypocrite dans les appels à l’altruisme, à la gentillesse, à la bienveillance. Parce qu’ils sont les beaux vêtements dont peuvent se recouvrir la paresse, la veulerie, le manque de courage.
Faut-il prendre ombrage d’être perçu comme une personne plutôt que comme une fonction, d’être appelé par son prénom plutôt que par son nom ou sa fonction ?
Dans la musique, l’interprétation singulière, ce que nous percevons, n’est pas la copie dégradée, l’ombre grossière d’une mélodie première qui serait un modèle pur et idéal ; elle est la musique elle-même.
En suivant l’ordre qu’il a reçu au lieu d’écouter son coeur comme il aurait dû, Abraham acquiert une mauvaise conscience qu’il traînera toute sa vie et que traîneront avec lui tous ceux qui lisent ce passage. Fini le repos tranquille du prophète ; voici venu le temps du remords, du doute et de l’éveil.